Doctorant : Hiromi Matsugi
Titre du mémoire : “La sculpture d’espaces d’Isamu Noguchi en dialogue avec la spatialité américaine, 1933-1988”
Établissement d’obtention : Université Paris 8
Soutenance : le jeudi 20 décembre 2018 à 13h, à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), 2 rue Vivienne, et 6 rue des Petits-Champs 75002 Paris
Composition du Jury
Monsieur Paul-Louis Rinuy, Professeur à l’Université Paris 8 (Directeur de thèse)
Madame Michelle Debat, Professeur à l’Université Paris 8
Monsieur Antoine Gournay, Professeur à l’Université Paris IV (rapporteur)
Madame Catherine Grout, Professeur à l’ENSAP/Université de LilleMonsieur Shigemi Inaga, Professeur à l’International Research Center for Japanese Studies (rapporteur)
Résumé
Cette thèse étudie l’ensemble des projets artistiques d’Isamu Noguchi (1904-1988), qu’il nomme lui-même « sculptures d’espaces ». Il s’agit de créations environnementales in situ, telles que jardins et places publiques, qui sont non transportables, impossibles à décomposer, et accessibles au grand public en dehors des institutions artistiques. Notre hypothèse est que la sculpture d’espaces entretient un rapport complexe, mélange d’aspiration, de critique et de réaction, non pas avec l’espace comme un vide neutre, mais avec la spatialité américaine, c’est-à-dire les normes spatiales qui définissent l’ensemble des comportements et orientations, collectifs et individuels, dans la société américaine. L’ambition de la thèse est de démontrer, à travers les examens en détail de chaque projet ainsi que la mise en contexte dans l’architecture, l’urbanisme et la politique culturelle des espaces publics, que l’œuvre de Noguchi n’est pas une fin en soi, mais un moyen pour faire évoluer cette spatialité américaine dominante, expansive et centrifuge, héritière de la conquête de l’Ouest, vers celle plus centripète qui recrée le lien de l’homme avec le lieu, en prenant en compte des éléments environnants et des histoires multiples. La japonité dans l’œuvre de Noguchi, en particulier ses jardins dit japonais, est également reconsidérée à travers cette notion de la spatialité américaine.