Doctorante : Corinne Tiry-Ono
Titre de la thèse : “L’architecture des déplacements comme forme de construction métropolitaine au Japon : permanence et renouvellement d’une figure de centralité urbaine (fin XIXe – début XXIe siècles)”.
Établissement d’obtention : École pratique des hautes études (EPHE), Paris
Direction : Nicolas Fiévé
Soutenance : 2012
Résumé
Le coeur de cette recherche porte sur l’analyse d’un objet matériel précis, la grande gare ferroviaire au Japon, du point de vue de ses transformations morphologiques dans le contexte de la métropole en croissance. L’étude de cette évolution et de ses origines vise à fournir des clés de compréhension de l’organisation et du statut actuels de cet objet, tant à l’échelle architecturale qu’à l’échelle urbaine. Cetta analyse est abordée en amont par une présentation des interactions entre un territoire et un système de mobilité en construction à l’échelle métropolitaine, dans le cas particulier de Tôkyô. Ce préalable permet de situer la place et le rôle de notre objet dans ce processus singulier. Le thème de la centralité, développée ici en tant que combinaison de l’activité et du mouvement, apparaît comme moteur. L’analyse est prolongée en aval par la relecture d’un ensemble de projets d’architectes japonais, à grande échelle, qui sont emblématiques des années de croissance. Si ces concepteurs formulent d’autres dispositifs de centralité à l’échelle du territoire, tous partagent cette même approche combinatoire des déplacements. Le cas de la ville japonaise est d’autant plus complexe que sa modernisation s’est amorcée sous l’influence de cultures urbaines étrangères. Il n’en demeure pas moins que son système de mobilité urbaine, c’est à dire pensé et matérialisé en relation avec la ville, s’avère l’un des plus singuliers des pays développés. De fait, la proximité continue des mondes marchand et industriel a conduit à la persistance, réelle et mentale, de schémas traditionnels de pensée de la ville au sein de ses transformations les plus radicales.