Doctorante : Yola Gloaguen
Titre de la thèse : “Les villas réalisées par Antonin Raymond dans le Japon des années 1920 et 1930 – Une synthèse entre modernisme occidental et habitat vernaculaire japonais”.
Établissement d’obtention : École pratique des hautes études (EPHE), Paris
Direction : Nicolas Fiévé, Directeur d’études à l’EPHE
Soutenance : le mercredi 13 janvier 2016, dans le Grand salon de la Maison de l’Asie, 22 Avenue du Président Wilson, 75116 Paris
Composition du jury
Monsieur Joseph ABRAM, Professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Nancy
Monsieur Jean-Louis COHEN, Professeur à l’université de New York (rapporteur)
Monsieur Nicolas FIÉVÉ, Directeur d’études à l’EPHE (directeur de thèse)
Monsieur François LACHAUD, Directeur d’études à l’École française d’Extrême-Orient
Monsieur Michael LUCKEN, Professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (rapporteur)
Résumé
Ce travail se situe à la croisée de l’histoire de l’architecture moderne et de l’histoire du Japon moderne. Abordé sous la forme d’une étude de cas, il a pour sujet une partie de la vie et de l’œuvre de l’architecte tchèque né austro-hongrois puis naturalisé américain Antonin Raymond (1888-1976), qui a exercé dans le Japon de l’Entre-deux-guerres. L’objectif de ce travail a été de cerner le processus de conception architecturale par lequel Raymond a réalisé une « synthèse » entre un modernisme occidental emblématique des années 1920 et 1930 et l’habitat japonais, produit d’une culture locale de la conception de l’espace et de la construction en bois. Organisée en trois parties, la thèse s’ouvre sur une biographie présentant le parcours qui mène Raymond de sa Bohême natale jusqu’au Japon, en passant par les États-Unis, dans la période tourmentée et fertile du tournant de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Elle se poursuit avec l’examen des circonstances dans lesquelles Raymond s’établit en tant qu’architecte indépendant à Tokyo, constitue une équipe, et acquiert un certain nombre d’outils théoriques et techniques nécessaires à la pratique architecturale moderne dans le contexte japonais du début des années 1920. Enfin, une sélection de villas réalisées à Tokyo et dans les destinations de villégiatures environnantes entre 1921 et 1938 est présentée. L’analyse architecturale détaillée de ces habitations réalisées pour une clientèle d’élite japonaise et occidentale permet d’observer les différentes étapes de l’élaboration du processus de conception architecturale qui a permis à Antonin Raymond, avec l’aide de son équipe d’abord internationale puis majoritairement japonaise, de proposer une architecture à dimension universelle ancrée dans un contexte local. Par le biais de l’architecture, ce travail explore une partie des problématiques et des enjeux soulevés par le processus de modernisation qui caractérise l’histoire du Japon dans la première moitié du XXe siècle.
Prix : Prix de thèse 2017 de la Fondation Flora Blanchon