Augustin Berque
Éditions éoliennes, 2018
48 p.
6 €

Plutôt qu’une discipline, qui serait en somme une écologie phénoménologique, il faut considérer la mésologie comme une perspective générale, périmant le dualisme moderne. Pour la mésologie, la réalité, celle des milieux concrets, n’est ni proprement objective, ni proprement subjective, mais trajective.  Cela concerne aussi bien les sciences de la nature que les sciences humaines. Relevant à la fois de l’ontologie et de la logique, la perspective nouvelle qu’apporte la mésologie est onto-logique. Dépassant le paradigme moderne classique, cette perspective nouvelle s’impose, en un temps où l’abstraction du dualisme, jointe au principe du tiers exclu, avec ses attributs divers (mécanicisme, réductionnisme, analytisme, individualisme, capitalisme, industrialisme…), en est arrivée à provoquer non seulement ce que l’on appelle désormais la Sixième Extinction de la vie sur Terre, mais en outre décompose le lien social et ravage les paysages ; autrement dit, a entraîné une perte de cosmicité qui pourrait bien nous être fatale. Recosmiser l’existence humaine, la reconcrétiser, la réembrayer à la Terre, voilà le triple objectif que se donne la mésologie.

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