Intitulé de la séance :
“Paysage(s) du retour à la terre, paysage(s) du retour de la terre”

Co-organisation : Japarchi et le réseau “Retour à la terre, retour de la terre”

Les 27 et 28 mai 2022
de 9h à 12h (France)
de 16h à 19h (Japon)

Lieu : en ligne
Modération : Nicolas Baumert (université de Nagoya), Sylvie Brosseau (Japarchi, université Waseda), Catherine Grout (Japarchi, ENSAP de Lille) et Kenjirō Muramatsu (université Jean Moulin Lyon III) 
Discutant (le 27) : Julien Bouvard (Maître de conférences, université Jean Moulin Lyon III)

27 mai 2022
Lien
https://zoom.us/j/98796909335?pwd=K2hCMldhWUswMGpnQStpWk44eW5xdz09
ID de réunion : 987 9690 9335
Code secret : 395895

  • « Shin Evangelion : quand Anno Hideaki retourne (à) la Terre » par Kenjirō MURAMATSU (Maître de conférence à Université Jean Moulin Lyon III, IETT-EA4186), & Antonin BECHLER (U. Strasbourg-EA1340). Dans son dernier long métrage d’animation, Shin Evangelion 『シン・エヴァンゲリオン劇場版:||』 (Evangelion 3.0+1.0 : Thrice upon a time) (2021), ANNO Hideaki 庵野秀明 propose une longue séquence (40mn sur 2h25) de vie rurale dans une communauté nommée “Troisième village” (Daisan mura 第三村). Comment interpréter la présence et la signification d’un tel insert, donnant à voir une nature à la fois retrouvée et recréée, à rebours des représentations habituelles de ce topos dans les productions narratives japonaises récentes, et au premier abord incongrue dans le contexte d’une franchise de science-fiction comme Evangelion,qui s’est toujours tenue – à l’instar de son auteur – éloignée des questionnements sur le rapport à la nature ?
  • « Paysans influenceurs et boulangers blogeurs. Regard ethnographique sur un espace rural numérique » par Cecilia LUZI (doctorante, Freie Universität, Berlin). Le contenu de cette intervention est le fruit d’un travail d’exploration ethnographique numérique qui a eu pour but d’esquisser les traits d’une nouvelle manière de vivre l’espace rural au Japon à travers une étude des représentations digitales. Pendant environ six mois en 2019, nous avons suivi des blogs, des sites internet et des profils privés sur les réseaux sociaux appartenant à différents migrants provenant des grandes villes japonaises qui aujourd’hui résident dans diverses municipalités rurales. Nous avons observé comment ils occupent l’espace numérique en relation à leur choix de vie à la campagne et leur occupation. Ainsi, la campagne y devient nécessairement un espace hybride nouveau et le “retour à la terre” (kinô 帰農) se réalise à un endroit qui contient à la fois l’urbain et le rural. En conclusion, nous verrons en quoi ce paysage numérique reflète le changement de paradigme dans la manière dont le rural est apprivoisé par ces nouveaux migrants urbains.

28 mai 2022
Lien
https://zoom.us/j/92293765733?pwd=dER4Z0MxTGgxNGRSdVZVUm56ZzhSZz09
ID de réunion : 922 9376 5733
Code secret : 315785

  • « Permaculture au Japon et paysages féraux » par Leila CHAKROUN (doctorante université de Lausanne). Le cas de la permaculture au Japon est particulièrement intéressant, car elle invite les praticiens à se réapproprier des terres férales (un processus de dé-domestication et de ré-ensauvagement en raison du manque de gestion par les humains), non pas pour les re-domestiquer, mais pour accompagner leur ré-ensauvagement, et encourager l’émergence d’une vie communautaire multi-spécifiques (Centemeri, 2018).
  • « Fukushima – Reprises # V » par Sophie HOUDART (anthropologue, directrice de recherche CNRS, Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative) et Mélanie PAVY (artiste et cinéaste). Depuis la triple catastrophe de 2011, nous tentons de comprendre comment la vie continue dans la région de Fukushima. Ce qui perdure, disparaît ou se transforme dans les pratiques, les sentiments, les liens et les attentions que les habitants portent à un territoire qui a été en partie et de manière aléatoire, contaminé par la radioactivité. Nous aimerions présenter ici une série de séquences narratives dans laquelle nous essayons de reprendre et de tisser ensemble nos expériences personnelles, celles des personnes que nous avons rencontrées en chemin et les lectures, films et œuvres qui ont éclairé, ajouté, complexifié, parfois de manière ténue et par détours, ces cheminements fragiles en paysage incertain.