Le Charpentier et l’architecte
Benoît Jacquet, Teruaki Matsuzaki, Manuel Tardits
Presses polytechniques et universitaires romandes, 2019
42 €

Présentation de l’ouvrage

Aujourd’hui, à l’évocation de l’architecture japonaise, les images d’un temple ou d’une pagode viennent assez naturellement à l’esprit. Certains auront également en tête des œuvres plus contemporaines: les voiles de béton brut de décoffrage, massifs et modulaires à la manière d’Ando Tadao, les architectures plus légères d’Ito Toyo, Sejima Kazuyo ou les façades ouvragées de Kuma Kengo1, pour ne citer qu’eux. Un fossé générationnel, voire historique, assez surprenant, semble s’être creusé entre les images d’une architecture traditionnelle très emblématique où le bois est le matériau de prédilection, et celles plus actuelles de projets innovants où son usage se réduit. Au Japon, bien que le charpentier en ait longtemps été le maître d’œuvre principal, la culture architecturale contemporaine semble avoir oublié ce savoir constructif accumulé durant des siècles. Une telle constatation s’applique d’ailleurs à nombre d’autres domaines de l’art comme la musique – les enfants japonais apprennent plus volontiers le piano ou le violon que le shamisen ou le koto – la peinture et la sculpture, enseignées selon les canons occidentaux depuis la réforme de Meiji à la fin du XIXe siècle. Le déclin de l’artisanat, l’industrialisation, la modernisation des savoirs et des techniques, sont des phénomènes aujourd’hui observables à une échelle globale, mais dans le cas du Japon en particulier, le contraste est saisissant, même inquiétant, entre ce qui reste d’un patrimoine ancien et ce qui se construit en majorité dans les villes japonaises.

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